La Vie Remarquable de John Emilius Fauquier : Une Véritable Légende de l'Aviation Canadienne
Nichée dans la section 51N, lot 15 du cimetière Beechwood, se trouve la dernière demeure de l'un des aviateurs de guerre les plus distingués du Canada, John Emilius Fauquier. Né en 1901 dans une famille aisée d'Ottawa, la vie de Fauquier a été façonnée par l'ambition et les opportunités offertes par son père, Gilbert Emilius, qui avait amassé une fortune en construisant la section ontarienne du premier chemin de fer transcontinental du Canada.
La vie de John Fauquier a été marquée dès le début par le privilège et l'éducation, ayant fréquenté le prestigieux Collège Ashbury. Après avoir obtenu son diplôme, il a poursuivi une carrière de courtier en valeurs mobilières à Montréal, mais sa véritable passion a rapidement pris son envol—littéralement—lorsqu'il a commencé à prendre des leçons de pilotage. Ce nouvel amour pour l'aviation l’a rapidement consumé, le conduisant à persuader son père d'investir dans un biplan Waco, qu'il a utilisé pour entreprendre un voyage remarquable vers le nord jusqu'à Noranda, une ville minière en plein essor dans le nord du Québec. C'est là que Fauquier a fondé Commercial Airways, une modeste compagnie aérienne de brousse où il a servi en tant que propriétaire et unique pilote. Bien que la compagnie aérienne ne se soit jamais développée au-delà de deux avions, l'expérience de Fauquier dans les airs allait préparer le terrain pour ses incroyables contributions en temps de guerre.
Au moment où la Seconde Guerre mondiale éclata en 1939, John Fauquier avait déjà accumulé près de 500 000 kilomètres de vol. Initialement, il a servi sur le sol canadien, formant de jeunes pilotes à Trenton et à Camp Borden. Cependant, les compétences et la détermination de Fauquier l'ont rapidement conduit au cœur du conflit.
En 1941, il a été affecté à l'étranger et assigné au 405e Escadron, où il a piloté une gamme d'avions, dont des Wellingtons, des bombardiers Halifax et des Lancasters. Bien qu'il ait été une décennie ou plus plus âgé que la plupart de ses camarades pilotes, la maîtrise de Fauquier de ces grands bombardiers était légendaire—sa capacité à les manœuvrer avec la finesse d'un pilote de Spitfire lui a valu l'admiration de ses pairs.
Après avoir terminé sa première mission, Fauquier a brièvement servi au quartier général de la RCAF à Londres avant de retourner au 405e Escadron, qui était alors devenu une force d'élite des éclaireurs. La mission de cet escadron était cruciale et périlleuse—en utilisant la nouvelle technologie radar, ils identifiaient et illuminaient les cibles ennemies la nuit, guidant la force de bombardiers pour délivrer leurs charges avec une précision dévastatrice. En 1942, Fauquier est devenu le premier Canadien à diriger un escadron de bombardiers en combat, une distinction bientôt suivie par l'attribution de la Croix de l'Aviation Distinguée pour son « habileté et sa détermination implacable à infliger un maximum de dégâts à l'ennemi ».
L'une des missions les plus audacieuses de Fauquier a eu lieu lors de l'opération Hydra en août 1943, où il a dirigé un raid de bombardement de 600 avions sur la base militaire allemande de fusées à Peenemünde. Alors que la plupart des pilotes terminaient leur mission en seulement trois minutes, Fauquier est resté au-dessus de la cible pendant 35 minutes harassantes, jetant des fusées éclairantes pour assurer le succès de l'opération jusqu'à ce que le dernier avion soit parti.
Au fur et à mesure que la guerre progressait, le leadership et la bravoure de Fauquier continuaient de briller. Promu commodore de l'air par intérim, un grade qui l'empêchait normalement de participer aux opérations de vol, Fauquier a exprimé le désir de servir en première ligne, demandant à être rétrogradé au grade de capitaine de groupe.
Cela lui a permis de continuer à voler, cette fois en tant que commandant du célèbre 617e Escadron de la RAF, mieux connu sous le nom de Dambusters. Sous son commandement, les Dambusters ont exécuté une série de raids légendaires, y compris la destruction des barrages de la Möhne et de l'Eder, qui a inondé la vallée de la Ruhr, et l'oblitération des immenses enclos de sous-marins avec les puissantes bombes Grand Slam.
Au cours de sa carrière militaire illustre, John Fauquier a été décoré trois fois de l'Ordre du Service Distingué—une distinction qui n'est surpassée que par la Croix de Victoria. Son courage, son leadership et son engagement indéfectible envers sa mission ont fait de lui un héros dans le vrai sens du terme.
John Emilius Fauquier est décédé le 3 avril 1981, laissant derrière lui un héritage de bravoure et d'excellence en aviation qui continue d'inspirer. En nous souvenant de ses contributions, l'histoire de sa vie demeure un témoignage de l'impact extraordinaire qu'un individu peut avoir sur le cours de l'histoire.