L'Histoire du Mausolée Beechwood

Lorsqu’en 1930 on construisit cette imposante structure juste en face du Centre de réception, c’était pour en faire un mausolée uniquement. Au fil des ans depuis son édification, il sert aussi de columbarium et de crématorium. Qualifié par certains comme le mausolée le plus imposant et le plus important au Canada, ses valeurs architecturales furent reconnues par les juges lors de l’exposition de 1932 de l’Institut royal d’architecture du Canada. En effet, on attribua à cette occasion une mention honorable au Mausolée Beechwood, la médaille d’honneur étant attribuée à un autre édifice d’Ottawa, la Banque de Montréal située sur la rue Sparks.

Un mausolée a pour fonction de servir de tombeau pour les défunts, son nom étant dérivé du nom d’un roi d’Asie mineure, Mausole, décédé en 353 avant Jésus-Christ, et pour qui ses proches élevèrent un tombeau si magnifique – le Mausolée -- qu’il fut mis au nombre des Sept Merveilles du monde. Le Mausolée Beechwood contient 546 niches permanentes sises le long d’un couloir de la longueur du bâtiment, dont se détachent d’autres salles servant aux familles des défunts. L’entrée du mausolée ouvre sur une chapelle d’où partent les couloirs principaux. Les parois de la chapelle, ornées de figures sculptées, attirent le regard vers d’imposantes voûtes. Les portes des diverses pièces sont de bronze. Les verrières du célèbre artiste-peintre James Blomfield, des studios Luxfer à Toronto, sont un attrait remarquable du mausolée; Blomfield y dépeint des scènes bibliques et autres qui revêtent toute leur splendeur au moment où elles distillent les rayons du soleil.

L’architecte William Ralston, de Windsor (Ontario), a conçu le mausolée dans le style gothique, harmonisant la modernité aux caractéristiques des cathédrales médiévales :fenêtres et portes culminant en leur partie supérieure en arcs brisés, voûtes à arcs en ogives, murs ornés de sculptures et de reliefs de feuillages, d’oiseaux, d’animaux, d’humains et de créatures mythologiques – parfois grotesques. Des symboles religieux, telle la croix, font partie de ces ensembles.

On installa en 1961 un crématorium dans la partie inférieure du mausolée afin de répondre à une demande grandissante pour des incinérations à ce moment-là. Déjà en 1975, un peu plus de 20 % des inhumations à Beechwood l’étaient pour des restes incinérés; ce pourcentage atteignit un peu plus tard la barre des 50 %.

Une partie du mausolée sert maintenant de columbarium pour les urnes cinéraires, et plusieurs sections du cimetière contiennent aujourd’hui des tombes où sont inhumées des urnes. Plus de 75 ans après sa construction, le mausolée Beechwood reste un des joyaux architecturaux de la capitale du Canada, ne le cédant en rien à la renommée de ses émules gothiques que sont les édifices du parlement canadien.

En effet, les édifices de l’Est et de l’Ouest, ainsi que la bibliothèque du Parlement, furent construits peu après le milieu du 19e siècle; l’édifice du Centre et sa majestueuse Tour de la paix datent d’un peu moins de 100 ans, puisqu’ils furent érigés après l’incendie de 1916.

La beauté du mausolée illustre magnifiquement l’art d’un architecte hors pair ainsi que le talent des maçons, des tailleurs de pierre et des décorateurs de verre. La qualité des sculptures du mausolée nous invite à penser que les talentueux artisans de l’édifice du Centre et de la Tour de la paix appliquèrent leur art à façonner le magnifique bijou gothique qu’est le mausolée Beechwood.

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