Le mémorial de la Révolution hongroise de 1956
Saviez-vous que les sentiers tranquilles du cimetière Beechwood ont jadis servi de toile de fond à une histoire de bravoure ultime, de vol et même de poursuite en voiture? Cette histoire raconte comment un brave veilleur de nuit a sauvé le premier mémorial de la Révolution hongroise de 1956!
À l’automne 1956, des milliers de réfugiés hongrois sont arrivés au Canada, fuyant l’oppression du communisme. En octobre 1957, la communauté hongroise d’Ottawa a voulu commémorer le premier anniversaire de la révolution. Le cimetière Beechwood a généreusement donné une concession aux Hongrois, en les invitant à ériger un mémorial en l’honneur des défunts combattants de la liberté.
Une semaine avant la cérémonie commémorative, les Hongrois ont érigé une simple croix de bois sur la parcelle donnée. Trois jours plus tard, lors de ses rondes habituelles, le veilleur de nuit du cimetière entendit des bruits suspects. Une pelle au travail avec les voix étouffées d’au moins deux hommes. Il y avait aussi une voiture tournant au ralenti près de la nouvelle croix en bois. Elle avait une plaque rouge, ce qui signifie que les propriétaires étaient des diplomates. Alors que le garde se rapprochait pour enquêter, il vit avec étonnement les hommes sortir la croix de terre, la mettre dans la voiture et partir.
Oubliant ses peurs, le veilleur de nuit courut jusqu’à sa voiture et démarra. Il poursuivit les voleurs et rattrapa rapidement leur voiture, en la reconnaissant par sa plaque diplomatique rouge. Après avoir conduit vers une zone plus isolée, la voiture s’arrêta. Un des hommes en sortit, retira la croix de la voiture et la jeta dans le fossé au bord de la route. Puis, la voiture disparut dans la nuit. Le gardien mémorisa l’endroit où se trouvait la croix et retourna au cimetière. Il était un peu plus de minuit, mais le garde décida que les érecteurs de la croix devaient savoir immédiatement ce qui s’était passé. Il leur téléphona et leur raconta les événements de la nuit. Ils agirent aussitôt, se dirigèrent vers la route décrite par le gardien, trouvèrent la croix et, avec l’aide du gardien, la réinstallèrent à sa place. À partir de cette nuit-là, un membre de la communauté hongroise veilla sur la croix jour et nuit jusqu’à la cérémonie commémorative. Personne n’a jamais plus essayé de s’en prendre à la croix.
En 1960, la croix de bois a été remplacée par une structure en pierre plus permanente. Plus tard, un « kopjafa » traditionnel a été ajouté au mémorial. Mais la communauté hongroise d’Ottawa n’a jamais oublié l’histoire aventureuse de la croix de bois. Pour commémorer la construction du premier mémorial de la Révolution de 1956, deux combattants de la liberté, László Farkas et József Polgár, ont décidé d’ériger une réplique en pierre de la croix de bois, en souvenir de la bravoure et du dévouement des premiers installateurs et du veilleur de nuit.
La réplique a été commanditée par des dons de Hongrois canadiens et l’ambassade de Hongrie. Le mémorial de la Révolution hongroise de 1956 honore les combattants de la liberté hongrois qui ont sacrifié leur vie pour la liberté.