L’Acte du Souvenir : Pourquoi ces mots demeurent

Chaque mois de novembre, alors que les Canadiens se rassemblent dans le silence devant les cénotaphes, les écoles et les cimetières du pays, un vers bien connu s’élève au-dessus du calme :

« Ils ne vieilliront pas comme nous qui leur avons survécu ;

L’âge ne les flétrira pas, ni les années ne les condamneront.

Au coucher du soleil et au matin,

Nous nous souviendrons d’eux. »

Ce moment, connu au Canada sous le nom de l’Acte du Souvenir, se trouve au cœur de chaque cérémonie tenue le 11 novembre ou aux environs. Ce n’est pas une simple récitation : c’est une promesse nationale, un engagement partagé selon lequel ceux et celles qui ont servi et sacrifié pour notre liberté ne seront jamais oubliés.

Les origines de l’Acte du Souvenir

Ces mots proviennent de la quatrième strophe du poème For the Fallen, écrit par le poète anglais Laurence Binyon en septembre 1914. Publié dans The Times peu après le déclenchement de la Première Guerre mondiale, le poème rendait hommage aux soldats tombés lors des premières batailles en France et en Belgique.

Cette strophe, qui commence par « L’âge ne les flétrira pa… », est devenue connue sous le nom d’Ode du Souvenir. Dans l’ensemble du Commonwealth, y compris au Canada, elle a évolué pour devenir ce que nous appelons aujourd’hui l’Acte du Souvenir, un élément solennel et essentiel des cérémonies commémoratives.

Elle est récitée à chaque cérémonie nationale du Jour du Souvenir, qu’il s’agisse de la Colline du Parlement ou des plus petits monuments communautaires, ainsi que lors des services tenus à Beechwood, le cimetière national du Canada.

Le sens des mots

Chaque ligne de l’Acte du Souvenir porte une signification profonde.

  • « Ils ne vieilliront pas comme nous qui leur avons survécu » nous rappelle que ceux qui sont morts au service du pays demeurent à jamais jeunes dans notre mémoire collective.
  • « L’âge ne les flétrira pas, ni les années ne les condamneront » reconnaît que leur sacrifice transcende le temps et la critique de l’histoire.
  • « Au coucher du soleil et au matin, nous nous souviendrons d’eux » nous lie à une promesse : celle de se souvenir toujours, à l’aube et au crépuscule, génération après génération.

Lorsque la foule répond « Nous nous souviendrons d’eux », ce n’est pas qu’une tradition ; c’est un serment vivant, une affirmation de gratitude, de service et d’identité partagée en tant que Canadiens.

Pourquoi cela importe aujourd’hui

À une époque de changements rapides, l’Acte du Souvenir demeure un pilier de la mémoire nationale. Il relie les générations, unissant anciens combattants, militaires en service, familles et citoyens dans un même moment de respect.

À Beechwood et au Cimetière militaire national du Canada, ces mots résonnent chaque année dans l’air frais de novembre, reliant le passé au présent et nous rappelant notre devoir de perpétuer le souvenir. L’Acte du Souvenir n’est pas seulement tourné vers le passé ; il réaffirme qui nous sommes en tant que nation, compatissante, reconnaissante et fidèle à la mémoire de ceux et celles qui ont tout donné.

Au coucher du soleil et au matin, nous nous souviendrons d’eux.