Bibliothécaire en chef et protecteur de l'information: Ruth Margaret Spencer
Ruth Margaret Spencer - Section 27, F, grave 274
Ruth Margaret (Church) Spencer est née à Montréal le 3 mars 1919. Elle fréquente l'Université McGill et obtient son baccalauréat ès arts en 1940. Elle vit sa passion pour la lecture en fréquentant l’University Library School et obtient un baccalauréat convoité en bibliothéconomie. Après l’obtention de son diplôme, elle commence à travailler à la bibliothèque du siège social de la Banque Royale du Canada.
La Banque Royale du Canada est la première des cinq banques nationales à mettre sur pied une bibliothèque qui déclare son objectif le 17 septembre 1913. « Une bibliothèque a été établie au siège social dans le but d'encourager le personnel, en particulier les agents subalternes, à lire des ouvrages classiques sur la banque, la finance, le change et les sujets apparentés ». Le catalogue répertorie 398 livres; le budget est de 2000 $ et une bibliothèque pouvant accueillir 1 200 livres coûte 265 $. Au départ appelé Bibliothèque du siège social de la Banque Royale du Canada, elle est rebaptisée Ressources d'information en 1979. La bibliothèque abrite des documents portant sur la banque et la finance canadiennes, l'industrie canadienne, la gestion, le marketing et le personnel, l’analyse financière, le commerce extérieur et la comptabilité. Les Ressources d'information permettent au public et aux étudiants de diverses universités à Montréal d’utiliser la collection, non seulement parce que c’est l’une des plus importantes, mais aussi parce que Montréal n’a pas de bibliothèque publique ayant une collection spécialisée sur les affaires. Cependant, les bibliothécaires ne sont pas souvent utilisés pour faire des recherches. Le travail typique d'un bibliothécaire en poste dans ces bibliothèques commerciales consiste à faire le traitement des livres et le classement des périodiques. En 1979, les Ressources d'information sont gérées par 11 personnes, qui s’occupent d’une collection de 55 000 volumes et de 2 000 périodiques. C’est la plus grande collection sur les services bancaires et financiers au Canada au sein d'une institution non gouvernementale.
Comme bibliothécaire à la Banque Royale, Ruth et le bibliothécaire en chef apportent des livres au port de Montréal et les distribuent à la marine marchande. C’est sa première association avec la marine et c’est ce qui l'incite à s'enrôler dans le Service féminin de la Marine royale du Canada (MRC) en septembre 1943.
Le Service féminin de la Marine royale du Canada (SFMRC) a été créé le 31 juillet 1942 pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il était l’équivalent maritime du Service féminin de l’Armée canadienne (CWAC), et du Service féminin de l’Aviation royale du Canada qui l’a précédé en 1941. Le SFMRC a été établi en tant que service distinct de la Marine royale du Canada (MRC). Il a été dissous le 31 août 1946. Au cours de sa formation à Shelburne, en Nouvelle-Écosse, Ruth crée la première bibliothèque à la base de la MRC. Après avoir postulé pour le service outre-mer, elle est affectée à une base canadienne à Londonderry, en Irlande.
Durant son séjour, Ruth et d'autres collègues de la MRC gèrent une bibliothèque qui devient un refuge pour les marins navigants. Ruth prête aux voyageurs des livres qui, pour la plupart, sont retournés. Les livres sont alors sous couverture rigide, car les livres de poche n’existent pas encore. À la fin de la guerre, la base de Londonderry est fermée et Ruth est libérée en octobre 1945. Elle reprend ses études à l'Université de Londres pour faire un diplôme d'études supérieures en bibliothéconomie. Cela ne dure que quelques mois car, au début de 1946, Ruth obtient le poste de bibliothécaire au bureau du HautCommissaire pour le Canada, stratégiquement situé dans la Maison du Canada sur Trafalgar Square, à Londres.
Elle est la première bibliothécaire professionnelle à se joindre au personnel de la mission canadienne et elle a la tâche ardue de bâtir une bibliothèque dont le but est de servir de centre de référence pour le personnel du Haut-Commissariat et pour le grand public britannique intéressé par les questions canadiennes. Après avoir épousé son mari Robert Spencer, le couple revient au Canada en 1950, car Robert obtient un poste d'enseignant à l'Université de Toronto. Peu après son arrivée, Ruth est nommée chef bibliothécaire de l'Institut canadien des affaires internationales (CIIA).
Les origines du CIC remontent à 1928, lorsque l'Institut canadien des affaires internationales (CIIA) a été fondé par Sir Robert Borden. En 1932, Escott Reid a été nommé premier secrétaire national à temps plein de l'Institut et a commencé à organiser des conférences d'étude annuelles pour permettre l'échange d'idées. Ces conférences sont en grande partie des tables rondes auxquelles sont invités à participer les membres des groupes d'étude des différentes branches. Reid encourage également l'augmentation du nombre de membres du CIIA et une plus grande participation du public aux travaux de l'Institut. Le premier dossier du CIC remonte à 1950, avec pour objectif "d'attirer l'attention sur la position du Canada en tant que membre de la communauté internationale des nations et en tant que membre du Commonwealth britannique des nations".
Elle y travaille jusqu'à la veille de la naissance de son premier fils, Charles, en octobre 1953. Tout en élevant ses trois enfants, Ruth travaille à temps partiel dans la bibliothèque du CIIA et, plus tard, elle crée et gère la bibliothèque à l'école Saint-Clément à Ottawa.
Ruth décède à Ottawa le 2 juillet 2000.