Les Écossais de Beechwood

Les Écossais ont immigré au Canada en nombre constant et important depuis plus de 200 ans, le lien entre l'Écosse et le Canada remontant à plus loin - jusqu'au 17e siècle. Les Écossais ont été impliqués dans tous les aspects du développement du Canada en tant qu'explorateurs, éducateurs, hommes d'affaires, politiciens, écrivains et artistes.

Les Écossais figurent parmi les premiers Européens à s'établir au Canada et constituent le troisième plus grand groupe ethnique du pays. Avec une histoire et un patrimoine de cette ampleur, il était tout naturel que les Écossais d'Ottawa aient trouvé un refuge au cimetière Beechwood.

1. TOMMY DOUGLAS - Section 64, tombes 285, 286

Né le 20 octobre 1904 à Falkirk, en Écosse. À l’automne de 1928, Tommy devient ministre de la Calvary Baptist Church à Weyburn, en Saskatchewan. Il ressent directement la gravité de la Dépression dans les Prairies. Douglas sait qu’il faut faire quelque chose pour l’homme ordinaire. Son expérience face au vaste chômage et à la pauvreté transforme T. C. Douglas de membre du clergé en activiste social.

En 1932, Douglas aide à organiser un Independent Labour Party à Weyburn, dont il devient président. Le mouvement devient bientôt le Farmer Labour Party. Ce parti offre les soins hospitaliers pour tous sur une base égale, y compris l’assurance-chômage et la pension universelle. En juillet 1932, les partis travaillistes des quatre provinces de l’Ouest forment une alliance sous le nom de Cooperative Commonwealth Federation (CCF). La CCF devient le premier parti socialiste national.

En 1935, Douglas est élu au Parlement sous la bannière de la CCF. Au début des années 1940, Tommy quitte la politique fédérale et devient chef du parti CCF provincial de la Saskatchewan (1942), tout en conservant son siège à la Chambre des communes. En 1944, la CCF, sous Douglas, remporte les élections provinciales pour devenir le premier gouvernement socialiste en Amérique du Nord. Douglas souligne que sa marque de socialisme dépend de la démocratie politique et économique.

En 1944, le régime de pension de vieillesse comprend les services médicaux, hospitaliers et dentaires. Le gouvernement Douglas a radicalement changé le système d’éducation, établi de plus grandes unités scolaires et fourni une faculté de médecine à l’Université de la Saskatchewan. Durant ses quatre premières années au pouvoir, Douglas rembourse la dette provinciale, crée un régime d’hospitalisation provincial, asphalte les routes et fournit l’électricité et les égouts pour le peuple.

En 1948, Douglas est réélu Premier-ministre après une longue et difficile campagne, à cause de craintes accrues au niveau du communisme. Il est réélu pour trois autres mandats afin de servir la Saskatchewan comme Premier ministre pendant 17 ans.

En 1961, la CCF se joint aux importants syndicats ouvriers pour créer le Nouveau Parti démocratique dont Douglas est élu chef. En Saskatchewan, le North American Medical Establishment tente de s’opposer à Medicare, projet prioritaire de Douglas. Les médecins en grève ne sont pas de taille avec Douglas. Tommy prouve deux choses : qu’il est possible de développer et de financer un régime universel de soins médicaux et que la profession médicale peut être affrontée.

En 1971, Douglas démissionne come chef du NPD, même s’il demeure le critique du parti en matière d’énergie jusqu’en 1976. Tommy Douglas meurt du cancer le 24 février 1986 à l’âge de 82 ans. Durant ses 42 années en politique, Douglas démontre qu’il est un remarquable chef de file canadien. Il est grandement responsable de nos opérations bancaires centrales, des pensions de vieillesse, de l’assurance-chômage et de nos soins de santé universels.

2. JOHN MANUEL - Section 53, lots 3, 4, 10 et 11

Né à Muirhead, en Écosse, le 7 mars 1830, John Manuel arrive au Canada en 1854 et devient le principal représentant financier de Gilmour & Company, marchands de bois à Ottawa, Trenton et Québec. Il sera président de l’Ottawa Curling Club et de la Metropolitan Rifle Association, ainsi que fondateur de l'Hôpital St. Luke. Manuel est aussi le plus important actionnaire individuel de la Banque canadienne impériale de commerce. Millionnaire, capitaliste et sportif passionné, John Manuel s'éteint le 12 septembre 1914.

2. JAMES MANUEL - Section 53, lots 3, 4, 10 et 11

Né au Lanarkshire (Écosse) le 10 novembre 1854, James Manuel est reçu au barreau de l’Angleterre en 1888. Il immigre par la suite au Canada et est nommé juge de paix pour le comté de Lanark. Il devient résident d'Ottawa en 1900 et investit beaucoup de son énergie dans le travail hospitalier, surtout contre la tuberculose qui l’inquiète. Il est aussi vice-président du St. Luke’s Hospital et trésorier de la compagnie du Carleton General Protestant Hospital. En 1910, il est élu vice-président du Club canadien à Ottawa. Il décède le 20 février 1918.

2. ALLAN GILMOUR - Section 53, lots 3, 4, 10 et 11

Allan Gilmour est né le 23 août 1816 en Écosse où il apprend le commerce du bois en travaillant pour son oncle (aussi dénommé Allan Gilmour), partenaire dans la firme de bois Pollock, Gilmour & Company à Glasgow, en Écosse. La firme possède des succursales à Québec, Montréal et Miramichi. Le plus jeune Gilmour arrive à Montréal en 1832 avec son cousin James Gilmour. D’année en année, Gilmour supervise le sciage et l’expédition de millions de pieds de bois sur des radeaux de bois flottant sur la rivière des Outaouais et le fleuve Saint-Laurent vers les anses à bois Gilmour au Québec.

Il est nommé major dans la milice locale au moment de l’invasion des Fenians (1866-1867) et devient plus tard colonel. Gilmour est aussi un homme cultivé avec un penchant pour la poésie et l’histoire; c’est un ami fidèle de l’Ottawa Literary and Scientific Society et d’autres institutions locales. Gilmour décède le 25 février 1895.

3. JOHN GUNION RUTHERFORD - Section 50, lots 103 SO, 123 NO

Né à Peeblesshire (Écosse) le 25 décembre 1857, Rutherford arrive au Canada en 1875 et étudie à l’Ontario Agricultural College et à l’Ontario Veterinary College de Guelph. En 1885, il sert de vétérinaire dans l'armée de campagne du nord-ouest pendant la rébellion de Riel.

De 1892 à 1896, il représente Lakeside à l'Assemblée législative du Manitoba et, de 1897 à 1900, il représente MacDonald à la Chambre des communes canadienne. En 1902, il est nommé directeur général vétérinaire pour le Canada et, en 1906, commissaire du bétail. En 1918, il devient membre du Conseil des commissaires ferroviaires et occupe ce poste jusqu'à sa mort à Ottawa le 24 juillet 1923.

4. GEORGE BURN - Section 50, lot 98

Né à Thurso (Écosse) le 10 avril 1847, Burn vient au Canada en 1866 où il se joint au personnel de la Banque royale canadienne à Toronto. Il devient ensuite comptable pour la Banque d'échange à Montréal et est nommé directeur général de la Banque d'Ottawa en 1880.

Durant ses années comme banquier, Burn est membre du comité central du Fonds patriotique canadien, administrateur de la succursale de Toronto de la General Trusts Corporation et vice-président de l'Association des banquiers canadiens. À Ottawa, Burn est impliqué dans la Clearing House, l’American Surety Company et la St. Andrew’s Society et il est président de la District Banker’s Association. Burn décède à Ottawa le 5 décembre 1932.

5. WILLIAM WASHINGTON WYLIE - Section 40, lot 90 O Centre

Il est né de parents écossais le 17 mai 1860 à Ovalle, au Chili. Jeune homme, il retourne en Écosse et devient apprenti dans le commerce des chariots à Paisley. Au milieu des années 1880, Wylie se rend à Ottawa où il commence à travailler en partenariat avec Richard Shore, qui possède un petit atelier de chariots sur la rue Queen, Shore & Co., derrière le moulin de Davidson & Thackeray. Il continue à construire des chariots, des autobus et des traîneaux et commence bientôt à construire des wagons pour l’Ottawa Electric Railway Company, fondée la même année.

Au début, l’OERC fait venir plusieurs douzaines de tramways de St. Catherines; mais le travail de Wylie se révèle d’égale qualité et la production locale de tramways lui fait économiser beaucoup d’argent. Au milieu de l’année 1891, Wylie est approché par plusieurs actionnaires de l’OERC lui proposant une expansion de la compagnie pour créer une nouvelle filiale entièrement dédiée à la production de tramways. C’est ce que fait Wylie en septembre, en lançant l’Ottawa Car Company (Limited), où il siège comme vice-président et directeur général. Le premier conseil de la compagnie comptait avec fierté plusieurs noms importants d’Ottawa (dont bon nombre sont également enterrés à Beechwood), notamment Thomas Ahearn et Warren Soper.

En 1893, l’OERC achète l’Ottawa Car Company, en maintenant Wylie au même poste. L’entreprise poursuit son expansion – avec la construction de cinquante à soixante tramways qui sont expédiés dans des villes canadiennes chaque année. Wylie devient « un des fabricants de tramways et de chariots les plus experts, prospères et réputés au Canada ».

En 1904, la compagnie a grossi à pas de géant – d’un effectif initial de 35 hommes chez Shore & Co. au début des années 1890, l’Ottawa Car Company emploie 185 hommes et est « l’un des établissements industriels les plus progressistes et les plus florissants de la capitale ».

En 1911, Wylie prend sa retraite de la construction de tramways et se bâtit une maison au 190 de l’avenue Carling (maintenant l’avenue Glebe). Il meurt à Ottawa le 24 juin 1921. 6. THOMAS MacFARLANE - Section 39, lot 53 S Né à Pollokshaws, dans le Renfrewshire en Écosse, le 5 mars 1834, MacFarlane étudie à Glasgow et à la Royal Mining School en Allemagne. Il vient au Canada en 1860 comme ingénieur des mines et découvre la fameuse mine Silver Islet sur le lac Supérieur.

En 1882, il est nommé membre de la Société royale du Canada. En 1886, il est nommé analyste en chef au ministère du Revenu intérieur à Ottawa. Il contribue souvent à des périodiques scientifiques et publie With the Empire (1891). MacFarlane décède à Ottawa le 10 juin 1907.

7. CAPITAINE JAMES FORSYTH - Section 29, lot 50

Né le 25 juin 1806 à Aberdeen en Écosse, on sait peu de choses sur la jeunesse de James Forsyth. Il est ouvrier avant de rejoindre le Régiment royal d’artillerie le 30 novembre 1822 à l'âge de 17 ans. Il demeure au service du régiment jusqu'au 31 mars 1846, avec le grade de sergent de compagnie. Durant ce temps, il sert pendant 14 ans à l'étranger, dont près de 8 ans au Canada, incluant un passage à Montréal, au Québec, en 1841.

En 1855, Forsyth trouve un emploi comme commis au Board of Ordnance. La Loi de Milice est adoptée cette année-là et le colonel John Baillie Turner entreprend la tâche de créer une unité à Ottawa, qui deviendra la Batterie de campagne d’Ottawa. Turner recommande personnellement Forsyth pour le poste de sergent-major permanent de l'unité, en le qualifiant « d’homme très respectable ». L'unité est installée dans le bâtiment de l'intendance à côté du canal Rideau, qui nécessite d'importantes réparations avant de pouvoir accueillir les quelque 100 hommes et 70 chevaux. Le bâtiment de l'intendance n'existe plus aujourd'hui – il était situé au tout début du canal Rideau dans l’actuel centre-ville d'Ottawa, en face du musée Bytown.

Durant son séjour à la Batterie de campagne d’Ottawa, Forsyth reçoit son affectation et il est nommé adjudant, après la démission d'autres officiers ou leur transfert dans d'autres unités. L'unité voit de l'action au cours des raids féniens, alors qu’elle est en poste à Cornwall en 1866 (alors sous la menace d'une attaque), date à laquelle Forsyth est promu capitaine.

Le capitaine Forsyth décède à Ottawa le 2 septembre 1872. Le monument Forsyth a été le premier érigé à Beechwood et il a été payé par les membres de la 2e Batterie de campagne d’Ottawa dans les années 1870.

8. EDWARD MORRISON - Section 29, lot 16 N

Fils d’immigrants écossais, il naît à London, en Ontario, le 6 juillet 1867. Il est impliqué avec les militaires durant toute sa vie d’adulte, tout d'abord dans la milice. Il sert avec distinction lors de deux guerres; d'abord, en 1900, durant la guerre des Boers en Afrique du Sud où il est lieutenant d'artillerie, commandant le flanc gauche de la Batterie D (il est intéressant de noter que son ami intime, John McCrae – auteur du poème In Flanders Fields – commandait le flanc droit de la Batterie D).

Ensuite, entre les deux guerres, le comte Grey charge Morrison d’organiser les Boy Scouts en 1910. Entre 1914 et 1919, Morrison sert d'abord comme lieutenant-colonel commandant la 1re Brigade de l’artillerie de campagne canadienne (CFA), puis la 2e Brigade de la CFA, et enfin, à la fin de 1916, il est promu brigadier-général commandant toute l'artillerie canadienne jusqu'à la fin de la guerre et à la démobilisation, et il est de nouveau promu major-général et fait chevalier.

Il termine son service de guerre en tant que major-général Sir Edward Morrison. Il commande l'artillerie canadienne à la crête de Vimy, à la colline 70, à Passchendaele, et durant les batailles critiques des « 100 derniers jours » qui ont mis fin à la Première Guerre mondiale. L'autre carrière d'Edward Morrison est celle de journaliste et de rédacteur en chef. Il débute comme reporter en 1888, tout d'abord au Hamilton Spectator, pour en devenir le rédacteur en chef. Le 1er juillet 1898, il monte en grade pour devenir le rédacteur en chef de l’Ottawa Citizen jusqu'en 1913, juste avant la Première Guerre mondiale.

De retour d'Europe après la guerre, en 1919, il devient inspecteur général adjoint de l'artillerie et siège à un comité de réorganisation de la milice. En 1920, il devient maître général du matériel de guerre et sert comme adjudant général en 1922-1923. Il prend sa retraite en 1924 et il décède à Ottawa l'année suivante, le 28 mai 1925.

9. DAVID EWART - Section 22, lot 40 SO

Né le 18 février 1841 à Penicuik (Écosse), Ewart arrive au Canada en 1871 où il est nommé ingénieur adjoint et architecte auprès de Thomas Hall au ministère des Travaux publics. Après la retraite de Fuller en 1897, Ewart est nommé architecte en chef du Dominion, poste qu'il occupe jusqu'à sa propre retraite en 1914. En 1878, il reçoit une médaille d'argent du gouvernement français pour la contribution canadienne à l'exposition de Paris cette année-là.

En 1903, il sera un des premiers Canadiens à recevoir l’Ordre du service impérial. Une partie de son travail à Ottawa comprend l'observatoire du Dominion, l’édifice initial des archives du Dominion, le musée commémoratif de Victoria, la Monnaie royale canadienne et l’édifice Connaught. Même si Thomas Hall a conçu les édifices initiaux du Parlement, Ewart a de toute évidence effectué une grande partie du travail sur la tour principale, qui sera détruite par un incendie en 1916. Pendant 17 ans, tous les plans pour les bâtiments publics construits par le ministère seront préparés sous sa direction. David Ewart décède le 6 juin 1921 à l'âge de 81 ans.

10. JOHN MATHER - Section 22, lot 9

Né en 1825, Mather est un ouvrier chevronné des filatures et un machiniste. Il vient au Canada de Forfarshire (Écosse) en 1857 et s’installe à Chelsea, au Québec, afin de diriger les opérations et la scierie de bois pour une compagnie à Gatineau. Bien au courant de la foresterie et de la conservation, Mather est connu pour son expertise, son énergie, sa perfection, sa capacité et son intégrité.

Il sera le premier propriétaire du Manoir Munross (453, avenue Laurier Est), président de la Free Press Publishing Company (Winnipeg) et directeur de la Keewatin Lumber and Power Company. Bûcheron et entrepreneur éminent, Mather décède à Ottawa le 10 juin 1907.

10. JAMES WILSON ROBERTSON - Section 22, lot 9

Né à Dunlop (Écosse) le 2 novembre 1857, Robertson est un éducateur et un expert agricole. Il vient au Canada en 1875 et devient fermier. De 1886 à 1890, il est professeur d’élevage laitier au Collège agricole de l'Ontario. En 1890, il est nommé commissaire de l’industrie laitière pour le Canada et agronome en poste à la Ferme centrale expérimentale à Ottawa. De 1895 à 1904, il est commissaire de l'agriculture et de l'industrie laitière pour le Canada.

En 1919, il est nommé directeur canadien des approvisionnements alimentaires et représente le Canada à la section de l’alimentation du Conseil économique national suprême à Paris. Il reçoit des diplômes honorifiques de plusieurs universités. On dit que Robertson a régénéré l'agriculture canadienne en rehaussant ses normes. Il décède le 19 mars 1930.

11. DANIEL McPHAIL - Section 34, lot 26 Centre

Né à Perthshire en Écosse en 1810, Daniel McPhail vient au Canada à l’âge de 10 ans. À un très jeune âge, il est reconnu comme brillant pour enseigner et prêcher les textes sacrés. En 1839, il est ordonné ministre baptiste et se consacre à répandre la bonne nouvelle. Le labeur de Daniel l’amène dans d’autres communautés et il est ainsi déterminant pour établir des églises à la grandeur du pays.

C’est à cause de son travail dans la création d’églises et l’évangélisation qu’il est connu sous le vocable de « l’Élie de la vallée de l’Outaouais ». Le 23 août 1875, Daniel décède. En 1888, la deuxième église baptiste à Ottawa est construite et connue sous le nom d’Église baptiste McPhail Memorial.

12. DOUGLAS BRYMNER - Section 37, lot 39 NO

Il est né en Écosse en 1823 et a immigré au Québec en 1858. Dans les années 1870, une pétition au Parlement sollicite la préservation et l’accessibilité des documents d’archive au Canada. En 1872, le gouvernement crée un poste pour Brymner au ministère de l’Agriculture, alors qu’il devait consacrer la moitié de son temps aux archives publiques et l’autre moitié aux statistiques agricoles.

Brymner est connu comme « l’archiviste historique du Dominion » étant donné qu’il est la personne ayant créé et conservé les Archives nationales du Canada de 1872 jusqu’à son décès en juin 1902. Son mandat de trente ans est remarquable car, durant ce temps, le travail préliminaire a été mené, les pratiques et les principes ont été élaborés, les archives ont obtenu leur propre place, d’importants et précieux dossiers historiques ont été préservés et rendus accessibles. Le rêve de Brymner se réalise : créer une vaste mine d’informations.

13. SIR JAMES ALEXANDER GRANT - Section 37, lots 59, 60

NE Né en Écosse en 1831, Grant vient au Canada et ouvre sa propre pratique médicale en 1854. Médecin pour chaque gouverneur général de 1867 à 1905, il s’occupe des maladies de tous les membres de la famille vice-royale.

Par exemple, il traite la princesse Louise, fille de la Reine Victoria et épouse du Marquis de Lorne, lorsqu’elle se blesse sérieusement dans un accident de traîneau sur la rue Sussex (maintenant la promenade Sussex) près de Rideau Hall en 1880. Grant siège aussi comme député au premier Parlement du Canada, dans le gouvernement de Sir John A. Macdonald.

Il devient aussi président de l’Association médicale canadienne et de la Société royale du Canada, et il est fait chevalier par la Reine Victoria. Grant vivait dans une magnifique maison construite par Braddish Billings Jr en 1875 à l’angle des rues Elgin et Gloucester, établissement connu aujourd’hui sous le vocable de Friday’s Roast Beef House. Grant décède le 6 février 1920. Selon la légende, Grant (qui était asthmatique) continue de hanter les salons de sa maison avec le son d’une toux chronique et une présence étrange.

14. REVEREND WILLIAM DURIE - Section 37, lot 69

Né à Glasgow en 1804, Durie est ordonné ministre de la Relief Church à Earlston, en Écosse, en 1834. Il se joint ensuite à la Free Church of Scotland lors de sa formation en 1847 et est nommé à l'église St. Andrew de Bytown. Dans la chaleur de l'été 1847, 90 000 émigrants irlandais débarquent au Canada comme ballast humain dans des navires de commerce de bois vides pour échapper à la famine de la pomme de terre. La station de quarantaine de la Grosse Île à Montréal n'était pas parfaite pour contrôler la fièvre effrénée des navires : le typhus.

À Kingston, 3 000 émigrants sont entassés dans des barges en juin et juillet et sont remorqués sur le canal Rideau par des remorqueurs jusqu'à Bytown, où le premier cas de typhus – une jeune fille – est diagnostiqué le 5 juin. L'épidémie qui suit accable les Sœurs de la Charité qui avaient construit à la hâte un hôpital pour le typhus. Les grands malades gisent sur le sol dans des hangars à fièvre construits rapidement ou sous des bateaux renversés le long du canal et des berges de la rivière. Bytown est fermée en grande partie; les gens qui peuvent partir le font.

Le 2 août, le canal Rideau est fermé au trafic d'émigrants; il a fallu 3 mois de plus pour que l'épidémie suive son cours. Les sœurs et les bénévoles tombent malades aussi et le clergé catholique et protestant, le père Molloy et le révérend Durie, soutiennent l'effort d'aide.

Durie est frappé et meurt célibataire le 12 septembre 1847. Il supplie les gens qui le réconfortent de construire un hôpital pour les malades et les pauvres; ils le feront. Ses funérailles ont lieu à St. Andrew; « un grand nombre de personnes de toutes croyances ont suivi les restes de Durie » jusqu’au cimetière de Sandy Hill et toutes les entreprises publiques ont été fermées.

15. GEORGE HAY - Section 37, lot 117 N

Né le 18 juin 1821 en Écosse, Hay vient au Canada en 1834 et déménage à Bytown en 1844 pour travailler avec Thomas Mackay. En 1847, il établit ses propres entreprises (quincaillerie et construction) sur la rue Sparks près d'Elgin. George Hay conçoit les premières armoiries pour Ottawa et on pense aussi qu'il a suggéré le nom d’Ottawa pour notre ville. Il est le fondateur d'une longue liste d'entreprises, notamment la Banque d'Ottawa, le Board of Trade, l'église Knox et le cimetière Beechwood (il sera un des premiers actionnaires). Il décède le 25 avril 1910 à l'âge de 88 ans.

16. JAMES MATHER - Section 41, lot 97 NO Centre

Il est né à Usan, en Écosse, le 9 décembre 1833. Lorsque Mather arrive à Ottawa en 1872, il a presque 40 ans. On ne connaît pas ses expériences antérieures en tant qu’architecte, de même que la raison de son choix d’Ottawa mais, peu de temps après que son nom paraît dans le répertoire des architectes de la ville en 1873, il conçoit des immeubles. Il deviendra associé au nouveau cimetière Beechwood, préparant des plans pour les résidences du personnel au cimetière, qui servent encore aujourd’hui. De nombreux citoyens bien en vue demandent à Mather de concevoir leurs résidences.

Il conçoit aussi une résidence sur l’avenue Laurier pour le joaillier John Leslie, achevée en 1878. Elle sera plus tard occupée par deux Premiers ministres, Sir Wilfrid Laurier et William Lyon Mackenzie King. Ce dernier l'a légué au Canada et elle est depuis devenue un musée. Mather est aussi impliqué dans la construction et le développement du Lisgar Collegiate, du Teachers’ College (École normale), de la First Baptist Church à l’angle de la rue Elgin, de l’immeuble du Club Rideau, occupé de 1875 à 1911. Les Appartements Roxborough, construits selon les plans de Mather, avaient la préférence des politiciens comme le Premier ministre Louis Saint-Laurent, jusqu’à ce qu’une résidence officielle soit érigée sur la promenade Sussex en 1950. Ses travaux comprennent aussi le Protestant Orphan’s Home, le Manoir Munross, la Banque d’Ottawa, l’édifice annexe du Marché, le marché Wellington et de nombreux autres.

Un des meilleurs architectes de son temps, Mather est un dessinateur expert qui supervise de près tous les détails de son travail. Il décède le 3 octobre 1927.

17. SIR SANDFORD FLEMING Section 49, lots 13, 14

Né à Kirkcaldy, en Écosse, le 7 janvier 1827, Fleming étudie l’arpentage et le génie en Écosse et arrive au Canada en 1845 pour travailler dans l’industrie ferroviaire. Il est nommé ingénieur en chef de la Northern Railway en 1857 et il est l’ingénieur en chef de l’International Railway durant sa construction et, en 1871, il est nommé ingénieur et arpenteur en chef pour l’historique Canadian Pacific Railway.

En 1880, Fleming prend sa retraite et se consacre à des travaux littéraires et scientifiques. Fleming passe la plus grande partie de sa vie à Peterborough, Halifax et Ottawa. Auteur de nombreux ouvrages scientifiques sur les chemins de fer et d’autres sujets, il est un des fondateurs du Canadian Institute for the Advancement of Scientific Knowledge. Il publie la première carte d’arpentage à grande échelle au Canada, conçoit la première carte pratique du Port de Toronto et fait la promotion du câble sous-marin de télégraphie transpacifique, et tout cela en plus de ses fonctions d’ingénieur en chef du CPR et de chancelier de l’Université Queen’s.

Fleming conçoit aussi le premier timbre-poste, le « castor de trois pences » en 1851. Une des grandes difficultés des voyageurs canadiens vers la fin du 19e siècle est la tenue du temps. Comment s’assurer d’avoir l’heure juste à chaque escale du voyage? Encore plus important, comment coordonner les liens ferroviaires dans un système cohérent et permanent.

Traditionnellement, il était midi à chaque endroit lorsque le soleil était directement à la verticale. Ainsi, s’il est midi à Toronto par exemple, il est 12 h 25 à Montréal. Ce système devenait compliqué au fur et à mesure que les voyages allongeaient. Par exemple, durant le trajet Halifax-Toronto, les passagers devaient ajuster leur montre à Saint-Jean, Québec, Montréal, Kingston, Belleville et Toronto.

En 1878, Sandford Fleming décide d’aborder la question. Dans une série de présentations faites devant l’Institut canadien, il suggère de diviser la planète en 24 fuseaux horaires, couvrant chacun 15 degrés de longitude, à partir d’un méridien accepté. L’heure dans chaque zone serait la même, peu importe la position d’un point par rapport au soleil. Avec sa réputation et son énergie, son idée rencontre très peu de résistance. En 1883, tous les chemins de fer en Amérique du Nord utilisent ce système.

En 1884, la première Conférence internationale sur les méridiens se tient à Washington, D.C., et l’idée de Fleming est acceptée officiellement. Les seules objections proviennent de certains groupes religieux qui l’accusent d’être communiste et de proposer un système contraire à la volonté de dieu. Fleming décède le 22 juillet 1915 à l’âge de 88 ans.

18. SIR WILLIAM JOHNSTONE RITCHIE - Section 48, lot 35

Il est né à Annapolis, en Nouvelle-Écosse, le 28 octobre 1813. Diplômé de la Pictou Academy, il part étudier le droit à Halifax et est admis au barreau de la Nouvelle-Écosse en 1837. En 1846, Ritchie est élu à l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick pour y représenter Saint-Jean. Conformément à sa promesse de démissionner si un collègue candidat libéral ne parvenait pas à remporter une élection partielle, il quitte son siège en 1851 pour être réélu trois ans plus tard.

En 1855, Ritchie abandonne la politique pour accepter une nomination à la Cour suprême du Nouveau-Brunswick et, 10 ans plus tard, il est nommé juge en chef du Nouveau-Brunswick. Le 30 septembre 1875, Ritchie est nommé à la nouvelle Cour suprême du Canada. Le 11 janvier 1879, il est nommé juge en chef de la Cour suprême du Canada, poste qu’il occupe pendant 17 ans, jusqu’à sa mort. Ritchie est anobli le 1er novembre 1881 et, le 5 mars 1884, il est nommé adjoint du gouverneur général, Lord Lansdowne. Après une longue maladie, Ritchie décède le 25 septembre 1892 à Ottawa.

18. THOMAS MACKAY - Section 62, lot 65

Né en 1792 à Perth, en Écosse, MacKay gagne sa vie comme maçon et entrepreneur et il travaille sur diverses fortifications et pour le canal Lachine. Un contrat pour la construction du premier pont sur les chutes de la Chaudière et des plans pour le canal Rideau amènent d’abord MacKay à Ottawa.

Avec son partenaire, John Redpath, il est l’entrepreneur en chef pour les huit écluses principales à l’entrée du canal et aussi pour certaines autres écluses à Ottawa à l’extrémité du canal. Durant les accalmies des travaux de construction du canal, il construit aussi les églises St. Barthélemy et St. Andrew. À cause de sa rapidité et de son habileté au travail, et de son sens inné des affaires, MacKay aurait apparemment réalisé d’importants profits sur son contrat du canal. On raconte que, lorsque le Colonel By accorde le contrat à McKay, il assume que les pierres pour la maçonnerie des écluses proviendront de Hull, de l’autre côté de la rivière.

Cependant, MacKay creuse dans le parc Major, près des écluses, et découvre des pierres aussi bonnes que celles de Hull. Après quelques hésitations, le Colonel By accepte d’utiliser les pierres du parc Major. Les gains de MacKay ont dû être importants en éliminant les frais de transport.

En 1832, à l’achèvement du canal, MacKay et Redpath se retrouvent très à l’aise. Après un certain temps, Redpath passe au raffinage du sucre, mais MacKay décide de s’installer dans le district et d’exploiter la puissance des chutes Rideau. Entre 1837 et 1855, il bâtit un moulin à farine, une filature à laine cardée, une brasserie et un nouveau moulin à scie près des chutes. Pour loger ses travailleurs, il fonde New Edinburg sur la rive est de la rivière Rideau. MacKay achète aussi mille acres de terre autour de Rideau Hall. Connu dans le temps sous le nom de MacKay’s Bush, le tout devient le parc Rockliffe.

En 1834, MacKay devient membre conservateur de l’Assemblée législative du Haut-Canada et, à compter de 1842, il est membre de l’Assemblée législative du Canada. Il commande en outre la milice du comté et voyage énormément. McKay est favorable, dès le début, au projet d’un train à Ottawa; le chemin de fer, qui passe sur ses terres, ce qui est commode, est achevé peu de temps avant son décès en 1855.

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