Du scepticisme à l'égard de la Confédération au Premier ministre et au sénateur - Robert P. Haythorne
Robert P. Haythorne
Section 48, Lot 5 NE
Robert Poore Haythorne (2 décembre 1815 - 7 mai 1891) est un homme politique et premier ministre de l'Île-du-Prince-Édouard. Il naît en Angleterre dans une famille importante, son père ayant été maire de Bristol à plusieurs reprises.
Haythorne arrive à l'Île-du-Prince-Édouard à l'âge de 25 ans et, avec son frère, devient propriétaire de 10 000 acres (4 000 ha) de terres.Lorsque la question foncière devient un enjeu majeur dans les années 1860, Haythorne, qui avait été un fermier progressiste et un réformateur, décide de vendre ses terres à ses locataires pour 2 $/acre (4,94 $/ha). Ses anciens locataires lui demandent de se présenter au conseil législatif (qui était alors un organe élu) en 1867, ce qu'il fait en remportant le siège sous l'étiquette libérale.
Haythorne rejoint le gouvernement libéral de George Coles et devient Premier ministre en 1869 après la retraite de Coles et l'acceptation par son successeur, Joseph Hensley, d'une nomination judiciaire. Sur le plan politique, Haythorne devient sceptique à l'égard de la confédération canadienne et son gouvernement rejette les pressions exercées par les Britanniques pour qu'ils rejoignent le Canada, car il considère que la confédération n'offre pas de solution à la question des terres. Il est favorable à la réciprocité avec les États-Unis comme alternative.
La majorité de Haythorne à la législature est réduite à seulement quatre sièges à la suite des élections de 1870. La question du financement des écoles divise son gouvernement, Haythorne soutenant le financement des écoles séparées, ce qui entraîne la démission de plusieurs de ses ministres et la chute de son gouvernement à l'automne 1870. James Colledge Pope forme un gouvernement de coalition avec les dissidents du parti libéral de Haythorne, mais le gouvernement de Pope tombe en 1872 lorsque sa politique en matière de chemins de fer faillit mettre la colonie en faillite. Les libéraux de Haythorne reviennent au pouvoir mais doivent s'engager à prolonger le chemin de fer jusqu'aux deux extrémités de l'île, un projet que la colonie ne peut pas se permettre.
La situation financière oblige le gouvernement de Haythorne à envoyer une délégation à Ottawa en février 1873 pour obtenir des conditions d'admission à la Confédération canadienne qui permettraient l'achèvement du chemin de fer et la prise en charge des dettes de l'île par le gouvernement canadien. Haythorne obtient des conditions favorables, notamment la prise en charge du chemin de fer par le gouvernement fédéral, la prise en charge de la dette coloniale, un paiement de 800 000 dollars pour l'acquisition de terres privées afin de régler la question foncière en permettant une réforme agraire, et la promesse d'une communication continue par vapeur avec le continent.
Haythorne fait dissoudre la législature et organise des élections sur les conditions de l'union avec le Canada. Son rival conservateur, John Colledge Pope, l'emporte cependant sur Haythorne pendant la campagne, en promettant qu'il pourrait obtenir des conditions encore meilleures. Les conservateurs de Pope sont élus en avril, persuadent Ottawa d'augmenter de 25 000 dollars la subvention fédérale annuelle promise à l'île et la conduisent à la confédération le 1er juillet 1873.
Haythorne est nommé au Sénat du Canada en octobre 1873, où il soutient le libre-échange avec les États-Unis et est un partisan actif du parti libéral fédéral. Il reste sénateur jusqu'à sa mort en 1891.